Cela fait déjà plusieurs mois que des signaux inquiétants apparaissent au Burkina Faso. Mais avant l'attaque de vendredi dans le centre de Ouagadougou, ils avaient plutôt touché les frontières.
En avril, un expatrié roumain qui travaille pour une société de manganèse à Tambao, à 350 km au nord de Ouagadougou était enlevé par cinq individus armés et enturbannés. Le rapt avait ensuite été revendiqué par le groupe al-Mourabitoune, le groupe auquel est attribué la prise d'otage de ce vendredi soir. L'attaque a été revendiquée par Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique), qui l'a attribuée au groupe islamiste du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar.
En octobre, c'est la localité de Samorogouan, à 450 km à l'ouest de la capitale, près de la frontière avec le Mali, qui était visée. Un groupe d'une cinquantaine d’hommes attaquait à l’arme lourde une brigade de la gendarmerie burkinabè, tuant trois gendarmes et un civil. Le gouvernement avait alors accusé « les forces étrangères et jihadistes ».
Ceintures d'explosifs
Selon un ancien responsable de la transition, quelques jours avant la présidentielle du 29 novembre, les forces de sécurité avaient interpelé quatre Burkinabè avec des ceintures d'explosifs.
Selon Cynthia Ohayon, chercheur à l’International Crisis Group, il fallait s'attendre à voir les jihadistes frapper un jour ou l'autre dans la capitale. « Etant donné l'environnement régional, souligne-t-elle, il n'y avait pas de raison que le Burkina continue à être épargné indéfiniment ».