Pour la population du territoire d'Uvira, difficile de faire la distinction. Les habitants de la plaine de la Rusizi parlent indifféremment de FNL ou d'infiltrés confondant le groupe d'Aloys Nzabampema avec d'autres groupes burundais. Ils disent signaler régulièrement leur passage à l'armée comme à la Monusco. Mais ils arrivent souvent trop retard, disent-ils.
Les regards plus avertis, militaires, autorités locales, société civile, identifient des routes différentes de passage et des comportements bien spécifiques. Les FNL d'Aloys Nzabampema feraient des va-et-vient entre la frontière burundaise et les hauts et moyens plateaux pour des raisons de ravitaillement : le manioc et le sorgho sont pillés dans les champs des moyens plateaux. Et ils ne descendraient dans la plaine et iraient même jusqu'au Burundi que pour d'autres denrées.
Pour ce qui est de nouveaux groupes, plusieurs de ces observateurs avertis signalent une coopération entre le groupe FNL dissident de Nshuti Baranyanka, localisé dans la plaine de Fizi, et le groupe que les services de sécurité congolais attribuent à l'opposant Alexis Sinduhije et au putschiste Godefroid Niyombare. Ce groupe-là aurait installé depuis plusieurs mois un camp permanent sur les hauts plateaux, difficilement accessible pour l'armée congolaise.
Mouvements vers le Burundi
Pour entrer en République démocratique du Congo depuis le Rwanda ou le Burundi, disent ces observateurs, ils auraient plusieurs voies de passage et s'infiltreraient par petits groupes, moins de cinq, avec des sites d'escales. On peut voir des tentes apparaître et disparaître, rapportent des habitants des hauts plateaux.
Si depuis juillet, les mouvements allaient plutôt dans le sens de l'entrée en RDC, depuis deux mois, ces rebelles auraient amorcé le mouvement retour vers le Burundi.