La route nationale entre Mutakura et Cibitoke fermée par des policiers. « Vous ne pouvez pas passer. Il y a des tirs », dit l'un d'eux. L'axe, juste au-dessus, l'avenue Kanyoni est elle aussi fermée, mais par des militaires. « Il y a eu une attaque à la grenade, il faut qu'on trouve qui a fait ça », explique un soldat. Derrière lui, on entend des tirs nourris.
Ce qui semble avoir mis le feu aux poudres, c'est l'arrestation dans un autre quartier contestataire, à Nyakabiga de plusieurs personnes dont un certain « Aïdid » que la police cherchait depuis le début de la contestation du troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Jean-Berchmas Nkurunziza de son vrai nom est membre du parti d'opposition MSD. Pas de confirmation officielle de cette arrestation.
« Ils l'ont attrapé et exécuté directement », assure un ex-manifestant qui présente « Aïdid » comme l'un des organisateurs de la contestation anti-troisième mandat et qui assure que les policiers sont venus arrêter les anciens manifestants sur la base des informations liées à cette interpellation. « C'est un grand criminel », martèle un officiel.
Toujours est-il qu'une grenade a d'abord explosé sur une patrouille de policiers au niveau de la 8e avenue de Mutakura, faisant au moins un policier blessé. Puis une autre en plein milieu de la circulation du quartier voisin et lui aussi contestataire de Cibitoke, faisant deux blessés graves : une jeune femme et un taxi-vélo. « Ce sont les insurgés qui l'ont lancée », dit un officier de police. « Faux ! répondent des habitants, on a vu un policier dégoupiller sa grenade, on pensait juste qu'il voulait nous faire peur ».