Avant l'élection présidentielle, il n'y aura ni nomination d'un Premier ministre, ni mise en place d'un parlement aux pouvoirs renforcés, chargé de contrôler l'action de l'exécutif. Il s'agissait pourtant de deux des mesures phares avancées par le pouvoir pour justifier l'urgence d'une nouvelle constitution.
Le président assure également que tous les partis politiques ont été invités à se joindre au ministère de l'Intérieur pour l'élaboration d'un avant-projet de loi électoral. Mais au sein du Frocad, l'opposition radicale, on nie avoir été associé à ce projet.
Retour sur une année mouvementée
Début 2015, le président Denis Sassou-Nguesso introduit l’idée d’un référendum sur la Constitution. Son entourage et des cadres de son parti, le PCT, imaginent une première mouture de la loi fondamentale.
Puis en août, le gouvernement organise ce qu’il nomme le dialogue de Sibiti, une grande conférence au cours de laquelle les responsables politiques se penchent sur les questions électorales. Seulement, une bonne partie de l’opposition n’y participe pas : le Frocad, soutenu par plusieurs ministres démissionnaires du régime, dénonce une manœuvre de Sassou-Nguesso pour se maintenir au pouvoir.
Début octobre, le gouvernement ébauche le projet de Constitution. Malgré les vives critiques de l’opposition, qui estime être écartée de la réflexion de ce texte, le gouvernement anticipe l’organisation du référendum qui valide cette nouvelle loi fondamentale.
Le 6 novembre, une nouvelle Constitution est promulguée. Elle annule la limite d’âge des candidats à la présidentielle et met fin à la limitation du nombre de mandats, deux verrous qui jusque-là empêchaient le président sortant de briguer un nouveau mandat.
La décision d'anticiper la présidentielle, est, selon un cadre du PCT, « conforme aux dispositions de la nouvelle Constitution ». « C'est le flou total », dénonce l'opposant André Okombi Salissa, qui s'inquiète de ne pas « voir de détail sur la refonte du fichier et du calendrier électoral ».