Depuis l’arrivée au pouvoir de John Magufuli, pas une journée ne passe sans que l’on apprenne qu’une tête tombe dans la haute administration. Celle du directeur du Bureau de lutte contre la corruption a quand même été une surprise. D’une manière très symbolique, le nouveau pouvoir veut ainsi montrer sa détermination : les présumés corrompus sont pourchassés et les présumés corrupteurs aussi.
Plusieurs patrons des plus grandes entreprises tanzaniennes sont déjà passés à la caisse pour se mettre à jour vis-à-vis des services fiscaux et de la douane. La douane elle-même est placée sous surveillance de la police qui déploie ses effectifs dans le port de Dar es Salaam pour contrôler que les taxes sont bien payées à qui de droit avant de faire sortir les marchandises. Un réseau de caméras de surveillance va être installé dans les bureaux de la zone portuaire.
Le nouveau directeur du Bureau de lutte contre la corruption est un ancien haut cadre de la police. Le système est en train de se verrouiller de toutes parts. A l’aéroport, les fonctionnaires voulant s’envoler pour l’étranger sont systématiquement contrôlés. Ils doivent prouver qu’ils ont eux-mêmes payé leur billet d’avion.