Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
C'est un tableau dramatique qu'ont dépeint les deux responsables onusiens de retour d'un voyage au Burundi. 700 000 personnes manquent de nourriture, soit 36 % des de la population. 80 % des Burundais vit sous le seuil de pauvreté. Mais surtout, un peu plus de 29 millions d'euros manquent toujours aux caisses des agences humanitaires sur le terrain.
« S'il n'y a aucune aide au développement ou aide humanitaire remise dans le budget d'aides, les ressources actuelles sont insuffisantes pour couvrir le coût de services très très basiques pour la population », prévient l'une des deux responsables.
Conséquences : les services de santé ont rencontré leurs premières ruptures de stocks de médicaments et les prises en charge gratuites des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes se sont arrêtées.
Le rôle des Nations unies en cause
A New York, l'ONU est de plus en plus pointée du doigt pour son incapacité à résoudre la crise burundaise. Un constat que le directeur des opérations humanitaires, John Ging, refuse de faire.
« Sur ce que font les Nations unies sur le front politique, nous ne nous sommes pas aventurés sur cette question-là, explique-t-il. Tout ce qui nous préoccupait, c'était de nous assurer que nous, les agences humanitaires des Nations unies, avec nos ONG partenaires, faisions ce que nous devions faire. »
Mais les voix s'élèvent pour faire plus et notamment engager une opération de maintien de la paix sur laquelle le Conseil de sécurité a été jusqu'à présent incapable de s'entendre.