Suspendue par l'UE en mai dernier, la coopération risque d'être réduite « aux actions à caractère humanitaire et en faveur de la population » si Bujumbura ne fournit pas de garanties sur la gouvernance et les droits de l'homme.
Du côté du Burundi, on souligne qu'on ne peut prendre de décisions qui remettraient en cause sa souveraineté. « Nous avons fait notre plaidoyer comme des représentants d’un gouvernement, d’un Etat, qui est uni par les lois et qui doit forcément, dans le cadre du dialogue avec ses partenaires donner des gages, rassurer en tout cas les partenaires, souligne Alain-Aimé Nyamitwe, ministre des Affaires étrangères, en leur montrant que chaque fois que les lois de la République le permettaient, nous étions prêts à accéder à la demande de l’Union européenne. »
Radios et ONG
L'inquiétude porte évidemment sur la société civile et les médias poursuivis au Burundi. Alain-Aimé Nyamitwe détaille les propositions faites à l'UE. « Nous avons proposé que pour ce qui concerne les suspensions des radios ou des ONG, des enquêtes puissent être accélérées pour que d’ici deux mois on puisse avoir une réponse claire à donner, affirme-t-il. En d’autres termes, si la décision de justice dit qu’effectivement ces organes sont innocentés, qu’elle puisse être autorisée à rouvrir. »
Mais ces propositions n'ont visiblement pas convaincu les Européens. Selon les accords de Cotonou, les partenaires ont au maximum quatre mois pour s'entendre.
Le Cnared satisfait
De son côté, l'opposition politique, elle, se félicite de la position ferme de l'Union européenne.
Mercredi, au moins cinq personnes ont été tuées après avoir attaqué à la grenade une patrouille policière à Cibitoke, un quartier contestataire du nord de Bujumbura, a affirmé le porte-parole de la police burundaise. Une version démentie par des témoins qui dénoncent une « exécution extrajudiciaire ».