Une monnaie nationale au plus bas, des pénuries régulières d'essence, et la guerre toujours pas gagnée contre les insurgés de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. Le président Muhammadu Buhari parie sur la lutte contre la corruption pour donner une impulsion à son mandat. Et pour cela il s'appuie sur l'agence fédérale (EFCC) traquant les crimes économiques et financiers, dont il a limogé le patron il y a peu.
Hier, huit personnes ont été mise en détention. Elles sont soupçonnés de malversation dans le programme fédéral d'amnistie des anciens rebelles du delta du Niger ; la semaine dernière, l'ancien conseiller national à la sécurité, Sambo Dasuki, puis un ancien gouverneur de l'Etat de Sokoto, Attahiru Bafawara, étaient arrêtés pour répondre aux questions de l'EFCC sur des fausses factures d'achats d'équipement militaires.
Très clairement, la traque contre les crimes économiques a pris une nouvelle dimension depuis mai dernier. Le chef d'Etat actuel nigérian se démarque de son prédécesseur, Goodluck Jonathan. Muhammadu Buhari ne délègue pas. Il suit lui-même au jour le jour le développement des grosses affaires. Le président Muhammadu Buhari a tout à gagner à afficher un activisme sans concession contre la corruption, ce volontarisme semble être apprécié par la population au Nigeria.