Ils espéraient au moins une quarante de députés, mais les militants du CDP doivent se contenter de 18 sièges dans la nouvelle Assemblée. Pour de nombreux analystes, ce résultat relève d'un exploit, vu les difficultés auxquelles le parti a dû faire face : gel des avoirs, invalidation de nombreuses candidatures, migration de plusieurs cadres vers le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
Mais selon Juliette Bonkoungou, la directrice nationale de la campagne, ce résultat est sans surprise. « Ce n'est pas une surprise pour moi, nous pensions que nous pourrions avoir au moins un député par province, c'est-à-dire au moins 45 députés. Avec tout ce qui s'est passé - comptes gelés, tracasseries, arrestations, invalidations massives de nos listes - je sais que sur le terrain le CDP n'a pas "été vomi" comme on a tenté de le faire croire, et je me félicite que ces résultats-là permettent d'en apporter la preuve. »
Même si l'ex-parti au pouvoir forme à lui tout seul un groupe parlementaire, le CDP n'exclut pas des alliances au sein de l'hémicycle afin de jouer pleinement son rôle dans la prochaine législature. « On ne peut pas exclure des alliances, que ces alliances soient circonstancielles ou formalisées, donc nous nous préparons surtout pour être à l'Assemblée, pour respecter le mandat que peuple nous a confié », poursuit la responsable du CDP.
Sur un probable rapprochement entre le MPP et le CDP, la directrice nationale de la campagne précise que le CDP ne court pas après des postes ministériels et que le MPP a déjà rejeté toute alliance avec le CDP.
■ L'opposition tchadienne veut s'inspirer de la victoire du MPP
La victoire du MPP de Roch Kaboré fait des curieux et des envieux. Ainsi, ces derniers jours, des représentants de l'UNDR, le parti du Tchadien Saleh Kebazabo, sont venus à Ouagadougou observer le fonctionnement du MPP et le déroulement de la campagne. L'UNDR entend s'inspirer de l'exemple du MPP. Dans l'optique des présidentielles d'avril prochain au Tchad. Reportage.