Comme près de la moitié des déplacés de Mpoko, Janice, 18 ans, a fui les violences qui ont éclaté fin septembre. « Ils ont incendié toutes nos maisons. Ils nous ont chassé, c’est pour ça que nous sommes ici, témoigne-t-elle. C’était le 26 septembre, on était avec la famille, nos grands-frères, nos mamans. On a perdu notre père. On est toute la famille ici. Nous sommes arrivés et nous avons construits notre hutte ici pour dormir. »
Les violences de la fin septembre et de la fin octobre ont poussé à Mpoko plus de 10 000 personnes. Les distributions de nourriture sont rares et le doublement de la population du camp en quelques semaines pose un certain nombre de questions.
« Il y a plusieurs besoins prioritaires, notamment tout ce qui est abris, couvertures et moustiquaires, détaille Amélie d’Hautefeuille, de l’ONG PU-Ami qui gère le camp. Ensuite tout ce qui est eau, hygiène et assainissement avec le doublement de la population. La construction de nouvelles latrines, de douches. Un accès à l’eau à améliorer aussi. Et puis il y a de grands besoins en termes d’éducation, puisque aujourd’hui l’ensemble des enfants présents dans le camp ne sont pas scolarisés parce qu’il n’y a pas d’acteurs. »
Ici tout le monde place des espoirs immenses dans la venue du pape François et s’en remettent à lui pour voir la paix revenir. Freddy vit à Mpoko depuis bientôt 2 ans. « C’est le Saint Père, donc s‘il vient dans notre pays il va y avoir la paix chez nous, et la sécurité va revenir, espère-t-il. C’est important pour nous. Et ça c’est une occasion à ne pas rater. »
A Bangui, il se murmure que le pape pourrait choisir de s’arrêter dans un autre site de déplacés, Mpoko étant trop difficile à sécuriser. Qu’importe, les déplacés de Mpoko iront acclamer son cortège par centaines.