« Ana Said Jiddan. » « Je suis très heureux. » Martin Kobler s'est adressé en arabe aux membres de la Chambre des représentants à Tobrouk comme s'il tentait de rétablir une confiance entamée par le scandale Bernardino Leon. Mais il en faudra sans doute plus, car les réserves concernant le plan proposé par l'ONU sont nombreuses.
Et elles viennent des deux camps : du congrès général national basé à Tripoli et dominé par les Frères musulmans, comme de la Chambre des représentants à Tobrouk, reconnue par la communauté internationale.
Pour une fois, les rivaux s'entendent sur plusieurs points. D'abord, la nécessité de remettre à plat l'accord proposé par Bernardino Leon et qui a été rejeté par les deux Parlements rivaux en octobre.
L'urgence d'un gouvernement d'union
Pour Martin Kobler, c'est hors de question. Il n'y a pas de temps à perdre, la Libye fait face à un chaos sécuritaire sans précédent avec l'ancrage de l'organisation Etat islamique. Il faut vite mettre en place un gouvernement d'union nationale pour faire face à ce défi.
Les deux camps rejettent également les personnalités choisies pour diriger le « conseil présidentiel », la future instance exécutive prévue dans le projet d'accord.
La tâche semble plus périlleuse que jamais pour l'ONU. Alors que Daech n'a jamais été aussi actif dans le pays, l'absence d'un accord risque de renforcer les radicaux des deux camps.