« Nous sommes aux urgences. Vous remarquerez qu’il n’y a pas de personnel. Voyez ce laboratoire, c’est fermé ». A l’hôpital pédiatrique Kalembe Lembe de Kinshasa, des familles attendent dans les couloirs mais il n’y a personne pour les prendre en charge. Seuls trois enfants qui étaient là avant la grève sont hospitalisés.
« Il y a une augmentation qui venait d’être accordée à une catégorie, celle des médecins, oubliant le reste des catégories. Il y avait une notion de négligence ou de mépris. C’est ce qui nous a amené à ce que nous puissions déclencher cette grève », a déclaré François Kalela, membre du syndicat infirmier UNIC.
Du côté du gouvernement, on tente d’expliquer que le budget a été amputé d’un milliard de dollars entre 2015 et 2016 et que les demandes des personnels de santé sont exorbitantes.
Les syndicats prêts à accepter la moitié
La revendication de départ des infirmiers s’élevait à 250 000 francs congolais par mois et par agent. Cependant, et au vu du nombre de décès déjà enregistrés et du coût social de la grève, les syndicats se disent prêts à accepter la moitié.
« Ça fait vraiment mal parce que nous sommes Congolais et ce sont les enfants congolais qui sont abandonnés. Sauf que ce n’est pas quelque chose que nous avons voulu. Ça, c’est vraiment à la charge du gouvernement qui devait constater et répondre tout de suite à la demande de requêtes des grévistes », a déclaré, pour sa part, Daniel Bajikila, secrétaire général du Syncass, un syndicat de cadres.
Plusieurs syndicalistes dénoncent des intimidations ou encore « des manœuvres du gouvernement » pour tenter de les diviser.