Nommé à la tête du département de la Sécurité le 22 décembre 2014, il y a donc tout juste 11 mois, le ministre de l’Intérieur guinéen Mahmoud Cissé a été limogé pour faute lourde, en même temps que son collègue des Affaires religieuses, Elhadj Abdoulaye Diassy.
Si le décret présidentiel ne donne aucune précision sur le limogeage de ces deux membres du gouvernement, les observateurs croient savoir qu’ils font les frais de la colère du palais présidentiel sur la gestion d’une crise de nerfs qui a fait des morts et d’importants dégâts matériels dans une localité sainte de l’ouest guinéen, Touba, située dans le nord-ouest de la Guinée, qui a été secouée le week-end du 14,15 novembre par des affrontements entre frères musulmans autour de la construction d’une seconde mosquée dans la ville.
Selon une source officielle, ces affrontements ont fait deux morts (beaucoup plus selon d’autres sources) et d’importants dégâts matériels dont des immeubles et des villages incendiés, chiffrés à des milliards de francs guinéens. Une enquête ouverte à cet effet a permis l’arrestation pour le moment de 13 personnes, toutes écrouées dans une garnison de gendarmerie. Elles sont poursuivies pour des « faits de meurtres, d’associations de malfaiteurs, de destruction de biens privés et de coups et blessures volontaires ».