Jusqu’en 1989 à Madagascar, seuls les médias publics existaient et ils étaient à la solde du pouvoir. La fin de la censure et l’ouverture du secteur au début des années 90, a donc représenté un espoir. « Au-delà des médias d’Etat, il y a eu des médias privés : ça a libéré la parole, libéré l’expression, explique à RFI Monique Rakotoanosy, enseignant-chercheur et présidente du nouvel Observatoire des médias. Cet espoir d’une construction démocratique à partir de cette explosion médiatique, aujourd’hui, cet espoir-là c’est un peu évanoui ».
Constat accablant
Selon l’enseignante, les religieux, les industriels et surtout les hommes politiques se sont rapidement emparés de ce champ stratégique du pouvoir. Son constat de la situation actuelle est accablant. « La précarité des journalistes, la soumission malgré eux à une logique de rendement, le fait que la majorité des médias sont aux mains de patrons de presse aux ambitions politiques : tout cela crée pour moi un climat de confusion » poursuit Monique Rakotoanosy.
C’est pour toutes ces raisons qu’elle a souhaité fonder l’Observatoire des médias. « Ca sera pour moi une veille médiatique, une analyse critique des pratiques et puis il y aura bien évidemment des formations et nous plaidons beaucoup pour la liberté d’expression ».
Elaborer de nouveaux textes
L’Observatoire des médias veillera donc à l’application des lois dans ce domaine et veut aussi encourager à l’élaboration de nouveaux textes, plus en phase avec la révolution numérique et les nouveaux modèles médiatiques.