Le bureau conjoint des droits de l'homme de l'ONU a tout de suite fait part de sa préoccupation face à ce qu'il qualifie d'arrestations arbitraires. « Nous sommes préoccupés par les arrestations arbitraires par les services secrets de l'ANR [Agence nationale des renseignements, ndlr] contre les membres de l'opposition, sans supervision judiciaire, au secret, de manière isolée, sans accès à une assistance judiciaire, dans ce climat pré-électoral et de l'impact que ça aura sur la crédibilité du processus électoral à l'avenir », dénonce José Maria Aranaz, le chef du bureau conjoint des droits de l'homme de la Monusco.
Pour le porte-parole du gouvernement congolais, il n'appartient pas au bureau conjoint des droits de l'homme de l'ONU de dire ce qui est légal ou pas, mais à la justice congolaise. « Ils distribuaient des tracts appelant des gens à se soulever pour manifester de manière tout à fait irrégulière et illégale et à provoquer des troubles dans la ville de Kinshasa, affirme Lambert Mendé. C'est pour cela qu'ils ont été interpellés et qu'ils vont être présentés à la justice. »
Il n'y a rien dans les documents distribués par son parti qui soit contraire aux lois de la République, assure Joseph Olenghankoy, président des Fonus. « Ce sont des petits communiqués éducatifs ! Ces communiqués préviennent que nous allons organiser des marches pacifiques ultérieurement, sur ordre de l'opposition. et demandent aux gens : "Ne cassez pas, ne volez pas. Il faut respecter la démocratie." Ils ont fait référence aux articles de la Constitution qui demandent aux militaires et à la police de s'abstenir de se mêler des questions politiques. C'est ce qui est écrit là-dedans ! »
Le président des Fonus estime que si depuis le 5 novembre, ses militants n'ont pas été transférés à la justice, c'est que les charges qui pèsent contre eux ne tiennent pas. Il dit notamment s'inquiéter pour la santé de sa coordinatrice âgée de 78 ans. « Depuis que les trois membres des Fonus ont été arrêtés, les familles n'ont pas de nouvelles et ils n'ont pas eu accès à l'assistance d'un avocat », regrette José Maria Aranaz, le chef du bureau conjoint des droits de l'homme de l'ONU.