Tout l’intérêt de ce forum, c’est la liberté de ton. Homme-orchestre de ce premier débat, Tiéman Coulibaly, le ministre malien de la Défense, estime que les mouvements jihadistes ont désormais un véritable projet politique : « Le terrorisme est une réalité et il a un projet politique. Ce qui se passe sur le continent aujourd’hui interpelle à plus d’un titre, car ce projet politique nous pose, en effet, un défi sécuritaire et militaire. Mais il pose aussi un défi économique, il pose un défi social ».
A côté de Tiéman Coulibaly, le général français Pierre de Villiers. Ce chef d’état-major des armées françaises prône la méthode forte pour lutter contre les mouvements jihadistes : « Lorsque la force avance, la violence recule. Et lorsque le dialogue progresse, comme aujourd’hui ici à Dakar, la paix avance ».
« Pas de sécurité sans développement »
« Combattre militairement oui, mais il faut aussi penser au développement », réplique le chef de la Minsuma, force des Nations unies au Mali, Mongi Hamdi : « L’acheminement de l’eau et de l’électricité aux régions déshéritées constitue une étape importante pour le partage des dividendes de la paix. Il n’y a pas de développement sans sécurité, il n’y a pas de sécurité sans développement ».
La parole est ensuite donnée à la salle. Les débats vont alors durer 45 minutes et Alioune Sall, chercheur basé en Afrique du Sud ne mâche pas ses mots : « Le terrorisme produit un discours, un contre-discours qui est qu’au fond la liberté c’est la liberté pour les possédants de continuer à déposséder ceux qui sont desservis par l’histoire ».
Une entrée en matière. Et ce lundi après-midi, c’est autour du président Macky Sall que se dérouleront les débats.