La dernière preuve en date du climat détestable qui règne en RCA, à quelques semaines des élections, est venue de Bambari. Les anti-balaka et les hommes de l'UPC, une faction de l'ex-Seleka, se sont affrontés au lance-roquettes et à la kalachnikov dans la ville, provoquant des incendies et des scènes de panique.
Les combats ont éclaté après la mort de trois miliciens de l'UPC à quelques kilomètres de Bambari. Malgré l'insécurité et les tensions, l'Autorité nationale des élections a pourtant fini par dévoiler le calendrier électoral. Et trancher cette question : faut-il attendre un retour à la paix pour voter ? Ou voter pour obtenir un retour de la paix ?
Il est vrai que depuis des mois, la communauté internationale, fatiguée d'espérer une normalisation, poussait les autorités à accélérer le processus. D'autant que les préparatifs ont avancé. Ainsi, deux millions de Centrafricains sont déjà inscrits sur les listes électorales.
Reste que les dangers demeurent très grands. Début novembre, lors de la visite de la ministre française de la Coopération à Bangui, la présidente Catherine Samba-Panza accusait les anti-balaka et les seleka de vouloir saboter la transition, en complicité, disait-elle, avec « certains politiques ».