La violence a repris samedi matin alors que les familles étaient invitées à retirer les corps de la veille. Alertée, la population s'est mobilisée à nouveau pour refuser de prendre les corps. Ces décès ont provoqué la colère de la population et quelques ressortissants de Mango à Lomé ont aussi manifesté et répété dans la capitale, « non à la réserve !».
Les habitants craignent de revivre les violences des années 1970-1990, lorsque des militaires faisaient la ronde la nuit, fouillaient les marmites des villageois pour voir quelle viande se trouvait dans la sauce. Ceux qui ne pouvaient pas prouver la provenance de la viande de leurs marmites, subissaient le châtiment que raconte ce manifestant : « Certains militaires ont même attaché les gens sur l'hélicoptère ! Nos parents ont vécu tout ça. »
La mise en place de cette aire protégée est un projet du programme des Nations unies pour le développement et de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, financée à plusieurs millions. L'aire protégée va couvrir près de 179 000 ha et va déloger des habitants de 38 villages aux abords du fleuve Oti.
Ce samedi, Faure Gnassingbé a présidé une réunion de crise sur le dossier et il a été décidé de suspendre l'exécution du projet. Des émissaires devront retourner discuter avec les populations pour trouver un consensus.