Bernardino Leon voulait y croire le 9 octobre dernier lorsqu'il a brandi son énième projet d'accord aux parties libyennes en conflit (le gouvernement reconnu de Tobrouk à l'est et la coalition islamiste Fajr Libya installée à Tripoli). Rendez-vous raté. Les deux rivaux refusent le texte qui avait fait l'objet de longues négociations.
Le mandat de Bernardino Leon s'est officiellement achevé samedi dernier, mais le secrétaire général de l'ONU lui a redit son soutien dans la poursuite d'un accord. Mais son crédit auprès des Libyens est bien entamé. Outre que le diplomate espagnol a annoncé plusieurs fois l'imminence d'un accord finalement jamais trouvé, il lui est reproché de favoriser le camp de Fajr Libya, dominé par les islamistes.
Martin Kobler devra restaurer la confiance
Son successeur, le diplomate allemand Martin Kobler, habitué des dossiers politiques complexes au Moyen-Orient et en RDC devra restaurer la confiance. Il faudra convaincre toutes les parties de prendre part à l'accord, y compris les groupes armés. Et alors que le chaos libyen n'a jamais autant inquiété l'Europe, le représentant spécial de l'ONU devra s'assurer aussi le soutien des acteurs régionaux.
Réunis depuis ce lundi à Alger, les ministres des Affaires étrangères algérien, égyptien et italien ont encouragé la poursuite des discussions pour s'assurer le plus large consensus entre les Libyens.