Il y a quelques semaines, une colonne de FPRC, la branche d'ex-Seleka dirigée par Nourredine Adam, a voulu passer par Dékoa pour rallier ensuite la capitale Bangui. Repoussée par la Minusca, les rebelles ont emprunté les chemins de transhumance jusqu'à Sibut avant d'être stoppé une nouvelle fois par l'ONU et Sangaris.
« Toutes les rébellions de la République centrafricaine ne passent que par Dékoa et à chaque fois, la population a cette psychose, elle a peur, elle ne peut plus sortir vaquer à ses occupations. Ils sont dans des centres de déplacés. La communauté musulmane qui n’a pas accès au marché, qui n’a pas accès aux centres de santé, ils sont bloqués chez eux, terrés là », dénonce Guy Yves Mbetigaza, sous-préfet de Dékoa.
Stephen O'Brien, le coordonateur des secours d'urgence pour les Nations unies, l'a répété tout au long de sa visite : il veut voir la réalité du terrain avant de pouvoir plaider à New York en faveur de la Centrafrique.
« Nous devons évaluer les besoins humanitaires en nourriture, particulièrement pour les enfants, et nous assurer que cela est suffisant pour les maintenir en bonne santé, être sûrs que l'on s'occupe de leur santé. Nous assurer également que des abris décents sont fournis. Enfin être sûrs que l'éducation peut être fournie également, car les jeunes qui grandissent sans éducation feront partie d'une nouvelle génération perdue. »
Stephen O’Brien achève sa visite ce jeudi avec un détour par l'enclave musulmane du PK5 à Bangui et des rencontres avec les autorités de transition.