Rwanda: les verts veulent une campagne contre la réforme de la Constitution

Au Rwanda, le Parti démocratique vert souhaite lancer une campagne en faveur du « non » à une réforme de la Constitution ouvrant la voie à un troisième mandat de Paul Kagame. Le parti demande à la Commission électorale de financer cette campagne, accusant les parlementaires rwandais d'avoir, sous couvert de « consultations populaires », sensibilisé la population à un troisième mandat et ce, avec les deniers publics.

Pour le Parti démocratique vert, seule formation politique du pays à s'opposer à un troisième mandat pour Paul Kagame, les consultations populaires menées cet été pendant trois semaines par les parlementaires rwandais ont été biaisées. Frank Habineza, le président de la formation politique, demande donc à la Commission électorale de permettre au parti de donner son point de vue : « Les questions que les parlementaires posaient à la population étaient toutes orientées, suggérant que c'était une bonne chose de réformer la Constitution. Donc, c'était une campagne et ils ont utilisé de l'argent public pour faire cela. Nous allons donc demander à la Commission électorale de mobiliser des fonds pour notre campagne en faveur du " non " afin que la population puisse avoir un autre avis et voter en toute conscience en cas de référendum. »

La semaine dernière, la chambre des députés - exclusivement dominée par le FPR et ses alliés - avait approuvé les grandes lignes d'un projet de révision qui supprime notamment la limite de deux mandats présidentiels. Pour être définitivement approuvé, le texte devra être voté dans les deux chambres du Parlement avant d'être soumis à référendum. Frank Habineza dénonce également des pressions à l'encontre de ses militants venant de certaines autorités locales membres du parti au pouvoir : « Nos membres sont maltraités dans plusieurs districts du pays. Ils sont accusés d'être des voleurs, des rebelles à la solde des FDLR. Le gouvernement doit s'assurer que les autorités locales respectent la démocratie. » Le président du parti vert assure que ces pressions ont poussé plusieurs cadres dirigeants à quitter la formation politique d’opposition.

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