Congo-B: des opposants retenus plusieurs heures à Pointe-Noire

Samedi 17 octobre, à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, un policier aurait tiré sur la foule, juste avant un meeting d’opposants à une nouvelle Constitution. Quatre manifestants ont été blessés par balle, selon la gendarmerie citée par l'AFP. Les opposants ont eux recensés 13 blessés. Les responsables des plateformes d'opposition Frocad et IDC ont été une grande partie de la journée immobilisés à la sortie de Pointe-Noire, interdits de quitter la ville.

Samedi soir, un membre de l'opposition a été empêché de prendre l'avion. Selon les opposants du Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad) et de l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), l'interdiction est venue du procureur de la République qui veut les entendre sur les incidents qui se sont produits avant leur meeting anti-référendum.

Dimanche matin, c'est par la route que ces opposants ont cherché à quitter Pointe-Noire pour poursuivre une série de meetings contre la réforme constitutionnelle, à Dolisie puis Brazzaville. Mais pendant plus 5 heures, ils n'ont pu quitter Pointe Noire, retenus au péage de la ville.

« Ça faisait plus d'une heure qu'on nous interdisait de passer lorsqu'on a reçu une notification du procureur de la République demandant à entendre les organisateurs du meeting sur les évènements de la veille » raconte Claudine Munari.

D'après l'opposante, ce sont des négociations avec la hiérarchie sécuritaire de Brazzaville qui ont permis de débloquer la situation. « On nous a finalement ramené la notification, avec une mention précisant son annulation » explique Claudine Munari, qui s'interroge sur les raisons de cette notification, d'autant que le meeting de samedi avait été autorisé par les autorités, et évoque des motifs politiques.

« Il y avait une telle foule et je crois que le pouvoir en place a eu peur. Et un policier a tiré sur la foule. Les dégâts qu’il y a eu au meeting sont du fait de la force publique. C’est à nous, aux citoyens, de porter plainte parce que ces gens ont été blessés sans raison et c’est nous qui devrons être entendus, affirme Claudine Munari. En fait, le vrai problème, c’est que nous avons une rencontre le 20 à Brazzaville et ils ne veulent pas que nous soyons à Brazzaville. C’est tout. »

« Il n'y a pas eu d'acte judiciaire interdisant à ces opposants de partir », souligne de son côté une source judicaire. « Il s'agissait de leur notifier qu'une enquête avait été ouverte sur des actes de vandalisme et que des poursuites pourraient être engagées contre toute personne impliquée, surtout pour qu'ils conscientisent leurs militants » précise cette source.

Le cortège libéré, il était trop tard pour tenir meeting à Dolisie selon les opposants, qui se concentrent désormais sur celui prévu mardi à Brazzaville.

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