En septembre 2015 cinq manifestations organisées par l'opposition ou la société civile ont été soit interdites, soit réprimées par les forces de sécurité, selon le recensement du bureau des droits de l'homme de l'ONU. Au même moment, dix-sept manifestations, des marches de soutien au chef de l'Etat pour la plupart organisées par le parti au pouvoir, ont pu se dérouler sans aucune entrave.
Cela a notamment été le cas à Mbuji-Mayi par exemple, le 22 septembre. Une ville qui a, par contre, interdit un rassemblement du premier parti d'opposition l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) quelques jours plus tard alors que les autorités locales avaient été prévenues.
Jose-Maria Aranaz, chef du bureau des droits de l'homme de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco), s'inquiète de ce deux poids deux mesures : « Ce qui nous inquiète, c’est que la liberté de manifestation pacifique, c’est la liberté fondamentale de la Constitution congolaise pour tous les citoyens, même l’opposition et le pouvoir. Aussi il y a les devoirs des autorités de donner la protection à tous les citoyens et à tous les partis politiques sans discrimination ». Une référence à la manifestation de l'opposition le 15 septembre à Kinshasa qui a été interrompue violemment par des hommes en civil proches du parti au pouvoir, selon plusieurs sources.
Pour le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, ce n'est pas l'opposition qui est spécifiquement visée par ces interdictions. Il s'agirait plutôt de « mesures préventives quand des rassemblements du pouvoir et de l'opposition sont programmés le même jour » comme à Lubumbashi au Katanga la semaine dernière.