La véranda du bâtiment de la police judiciaire était noir de monde ce jeudi matin. Plusieurs dizaines des femmes portant la burqa, interpellées la veille, y ont été conduites par la police.
Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir, arrive et engage une conversation avec elles : « Vous savez pourquoi vous êtes là ? ». « Non », répond l’une des prévenues. « Vous ne savez pas que la burqa est interdite ? Pourquoi vous l’avez portée ? », poursuit le ministre qui obtient comme réponde : « On ne savait pas ».
100 000 francs d'amende
Plus de soixante femmes ont été interpellées en une journée dans les rues de Ndjamena malgré la longue campagne de sensibilisation sur l’interdiction de ce voile intégral.
La récréation est terminée prévient Ahmat Mahamat Bachir : « Désormais, toute personne qui sera prise avec sa burqa se retrouvera là où elle doit se retrouver. Ces femmes que vous avez vues, soit elles sont des filles, soit elles sont des épouses de responsables civiles ou militaires, la prochaine fois elles et leurs proches, surtout si c’est un responsable, il nous trouvera sur son chemin ».
Une amende forfaitaire de 100 000 francs CFA a été infligée à chacune des femmes. Ce qui a provoqué des tensions dans la cour du commissariat central.