On le savait accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat, de collusion avec des forces étrangères en vue de déstabiliser le pays, de meurtres, de coups et blessures volontaires. On sait désormais que Gilbert Diendéré est aussi accusé de crimes contre l'humanité.
Secret de l'instruction oblige, Sita Sangaré, le directeur de la justice militaire, n'a pas voulu révéler les éléments qui ont conduit le juge d'instruction à inscrire ce chef d'accusation dans une liste déjà longue.
Mais d'autres sources judiciaires affirment qu'il existe dans le dossier des élements permettant de fonder une telle accusation. Cette semaine déjà, l'ONG de défense des droits de l'homme, Amnesty International, estimait que certains crimes commis par les soldats de Gilbert Diendéré durant la répression des manifestations constituaient un crime de droit international.
Après enquête, Amnesty International révélait que les soldats du Régiment de sécurité présidentielle avaient ouvert le feu sur des manifestants non armés et qui ne représentaient pas une menace. Au total, 14 personnes ont perdu la vie dont deux enfants. Certaines victimes ont été abattues dans le dos.
L'avocat de Gilbert Diendéré n'a pas souhaité commenter à ce stade ces chefs d'accusation. Son client, dit-il, lui a demandé de rester silencieux.