La femme de Luaty Beirao le décrit comme lucide, mais dans un état de grande faiblesse. Il n’est plus en mesure de boire et a dû être mis sous perfusion. Monica Almeida demande sa libération immédiate : « J’ai peur parce qu’on assiste clairement à un bras de fer. C’est un jeu pour voir qui est le plus fort. Les autorités doivent assumer leurs actes et respecter ce qui est écrit dans la Constitution, c'est-à-dire le relâcher et le mettre en liberté conditionnelle pour qu’il attende le jugement à la maison. »
Si le jeune militant refuse de s’alimenter, c’est pour protester contre sa détention préventive qui, depuis 23 jours, a dépassé la durée maximale autorisée par la loi. Un mouvement de solidarité, soutenu par Amnesty International, a organisé une veillée avant-hier à Luanda. Une centaine de personnes qui se sont dispersées d’elles-mêmes face à un impressionnant dispositif policier relate un député de l’UNITA, le principal parti d’opposition, présent sur les lieux.
La télévision publique reste silencieuse sur cette grève de la faim. Pourtant déjà en 2011, Luaty Beirao avait été incarcéré pour avoir organisé des manifestations demandant le départ du président José Eduardo Dos Santos, au pouvoir depuis 36 ans.