Plusieurs organisations de la société civile demandent l'abrogation de l'article 230 qui criminalise l'homosexualité, passible en Tunisie de trois ans de prison. C'est le cas de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) ou encore de laLigue tunisienne pour la défense des droits de l'homme (LTDH), une première ! A la faculté des Sciences juridiques de Tunis, des étudiants ont, quant à eux, lancé une campagne, crûment intitulée « Mon derrière m'appartient ».
Beaucoup réclament aussi l’arrêt de la pratique du « test anal ». C’est le cas de l’association Shams. « Bien sûr, il y a des résistances. Pour nous, il ne faut pas un changement de mentalités pour changer la loi. Les lois, ce sont les politiciens qui les changent. En fait, il y a beaucoup de schizophrénie et de contradictions », a expliqué, à RFI, Hedi Sahli vice-président de l’association Shams.
Depuis, le Conseil de l'ordre des médecins a condamné tout examen médico-légal non consenti ou non justifié. Aujourd'hui, Shams veut aller plus loin en demandant la libération de tous les détenus pour homosexualité ainsi que leur décompte.
« Torture »
Elle souhaiterait également que l'enquête interne sur l'arrestation du jeune homme, qui a fait tant de bruit, soit menée conjointement avec la société civile. Interpellé pour meurtre, l'étudiant en question a été dédouané mais il a finalement été poursuivi pour homosexualité car il aurait eu des relations par le passé avec la victime.
« La police qui se pose ainsi en juge et qui prend l’initiative d’accuser les citoyens… on peut considérer ce "test anal" comme de la torture », a estimé Fadoua Braham, avocate du jeune homme.
L'article 230 est aussi en contradiction avec la Constitution qui stipule que l'Etat est le « garant de la protection de la vie privée des citoyens et de leur intégrité » ; mais la Cour constitutionnelle tunisienne n'a toujours pas été créée.