Madagascar: un ex-député soupçonné de traite de personne

A Madagascar, depuis 2013, un décret interdit aux Malgaches de travailler dans les pays du Golfe pour éviter les scandales récurrents de maltraitance, de torture et de viol dont sont victimes de nombreuses femmes de ménage malgaches. Si certaines agences de placement ont fermé depuis l'application du décret, d'autres envoient toujours, illégalement, des femmes en Arabie Saoudite, au Liban, au Koweït ou en Jordanie. Il y a deux jours, un ex-député a été arrêté et placé en détention provisoire en attente d'un procès pour « traite de personne ».

Plus de 130 personnes faisaient la queue dans une agence de la capitale, vendredi dernier, lorsque les forces de police ont procédé à une perquisition. Des passeports, des certificats médicaux, des certificats de résidence ainsi que des ordinateurs ont été saisis et toutes les personnes présentes dans les locaux ont été conduites au siège de la brigade criminelle pour être auditionnées.

Parmi elles, le propriétaire de l'agence, Camille Omar el-Mektoub, un ex-député et ancien membre du conseil supérieur de la transition. Selon Alain-Bruno Andrianirina, directeur de la police judiciaire et de la police nationale, l'agence de l'ancien parlementaire aurait recruté ces 130 personnes, dont 110 femmes pour les faire travailler en tant que domestiques en Arabie saoudite. Or, depuis 2013, un décret interdit l'envoi de ressortissants malgaches vers les pays du Golfe où de nombreuses femmes de ménage déclarent avoir subi des maltraitances, des séquestrations, des tortures ou encore des viols.

L'ex-député aurait admis aux enquêteurs être au courant du décret d'interdiction, mais il aurait ajouté qu'une convention, visant à lever cette interdiction, devrait être mise en place ce mois-ci. Camille Omar el-Mektoub aurait simplement voulu que les travailleurs soient prêts à partir au moment de la signature de cette convention, mais aujourd'hui rien ne confirme l'existence d'un tel accord.

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