Afrique du Sud: une nouvelle affaire éclabousse l'ANC

Alors que d'importantes manifestations anti-corruption ont eu lieu cette semaine dans le pays, une nouvelle affaire éclabousse le parti au pouvoir. Une affaire d'attribution de contrats publics datant de 2006. Selon le gendarme boursier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), qui a révélé l'affaire cette semaine, il y aurait eu des transactions douteuses entre la société japonaise Hitachi et l'ANC. Le groupe japonais a accepté de payer pour mettre fin a l’enquête de la SEC. Mais en Afrique du Sud, trois plaintes ont été déposées.

Le groupe japonais Hitachi a-t-il versé des pots-de-vin à l’ANC pour obtenir un marché public ? L’affaire remonte à 2006. La société japonaise vend 25% d'une de ses filiales à Chancellor House, une société d’investissement contrôlée par l'ANC. Au même moment, cette filiale décroche deux contrats publics pour construire des centrales thermiques.

Simple hasard de calendrier ? Pour le gendarme boursier américain, il y a conflit d’intérêts, le gouvernement sud-africain étant juge et partie dans l’attribution de ces contrats publics. Mais Chancellor House a perçu des dividendes ainsi qu’une prime pour obtention des contrats ce qui implique que les transactions pourraient être louches au regard de la loi anti-corruption.

Pour David Lewis, directeur de l'organisation Corruption Watch, il n'y a pas de doute, il s'agit de corruption : « Il n'y a absolument aucun doute. D'ailleurs, une de nos demandes est qu'il y ait une réglementation du financement des partis politiques. Mais dans ce cas précis, cela va même bien au-delà, il s'agit de conduite criminelle qui doit faire l'objet d'une enquête. »

Corruption Watch militent pour plus de transparence dans le financement des partis politiques qui ne sont pas obligés de dévoiler leurs financements privés. Mais cette semaine encore, plusieurs ONG dont Corruption Watch ont été déboutées de leur demande par la Cour constitutionnelle.

L’ANC se défend. Le parti n’était pas au courant des activités de sa société d’investissement et n’est pas intervenu. Ce sera désormais à la médiatrice de la République d’en décider.

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