Les critiques fusent à l’encontre de l’équipe des Springboks depuis leur défaite face le Japon. « Trop blanche », « trop vieille ». L’entraîneur Heyneke Meyer est accusé d’avoir privilégié une équipe composé de joueurs âgés, avec de l’expérience, aux dépens des joueurs jeunes, notamment noirs.
La composition de l'équipe nationale de rugby reste un sujet sensible dans le pays.
Vingt et un ans après la fin de l’apartheid, le rugby reste dominé par les Blancs. Sur 31 joueurs participants à la Coupe du monde, neuf sont noirs ou métis, un record pourtant.
« Les retraités n'ont plus leur place »
Mais ce n’est pas suffisant, selon Gwede Mantashe, secrétaire général de l’ANC, le parti au pouvoir : « Heyneke Meyer doit comprendre que des retraités n’ont plus leur place sur le terrain, il doit donner une chance aux jeunes joueurs qui peuvent gagner. Il y a beaucoup de talents dans ce pays, des jeunes, frais et qui ont soif d’ambition, on doit leur donner leur chance. Il ne faut pas que Meyer prenne neuf joueurs noirs pour en faire des passagers, il faut qu’ils puissent jouer. »
Numéro d'équilibriste
Sous la pression du gouvernement, la fédération de rugby s’était engagée à inclure au moins sept joueurs non blancs dans l'effectif de la Coupe du monde. Pas assez, donc, pour certain. Trop pour d’autres qui craignent que les joueurs soient choisis pour des raisons autres que leur talent. Une équipe à la fois compétitive et métissée, un exercice d’équilibre pour l’entraîneur sud-africain.