« L'article 101 qui dit que nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels est clair », a répété à la barre Frank Habineza. « Nous demandons à la Cour suprême de bloquer la réforme de la Constitution ». De plus, insiste le président du Parti démocratique vert, une telle réforme est risquée : « Que se passerait-il si la population se révolte ? Que faire si dans le futur le Rwanda est dirigé par un mauvais chef d'Etat qui ne peut-être remplacé », interroge-t-il. Son avocate renchérit : « La limitation du nombre de mandats sert à éviter que les dirigeants quittent le pouvoir dans la violence », assure-t-elle.
« Le peuple ne peut pas se révolter contre ce qu'il a demandé », rétorque le procureur, en référence aux quelque 3,7 millions de Rwandais qui, par voie de pétitions, auraient réclamé ces derniers mois un maintien au pouvoir de Paul Kagame. « Nous avons des preuves que le gouvernement avait dans ses plans depuis 2010 cette réforme », tranche Frank Habineza. De fait, selon lui, ces pétitions n'ont rien de spontané, au contraire, la campagne a été orchestrée de longue date par des membres du gouvernement, assure-t-il sans plus de précisions. L'audience prend alors fin sans que les juges ne réclament les preuves annoncées. Verdict attendu le 8 octobre.