D’un point de vue numérique, ce divorce au sein de la majorité présidentielle ne pose pas de réel problème. Les frondeurs, ou plutôt la nouvelle plateforme du G7, possèdent 78 sièges à l’Assemblée nationale sur plus de 300 que compte la majorité présidentielle. Joseph Kabila garde donc une majorité, mais un peu plus courte, au sein de la chambre basse congolaise.
L’impact de cette implosion est bien plus symbolique. Pierre Lumbi, ex-conseiller au sein du cabinet du président, est non seulement le chef du deuxième parti de la majorité, mais c’est aussi un ex-proche du président et un poids lourd de la scène politique congolaise. Même chose avec Gabriel Kyungu, chef de l’Unafec qui pèse au Katanga. Ou encore Mwando Nsimba, le vice-président de l’Assemblée nationale qui a démissionné jeudi.
Joseph Kabila contraint de rassurer
A minima, Joseph Kabila va donc devoir reconstruire une majorité, remplacer les quatre postes de ministres occupés par les partis déserteurs de la majorité, et retisser des alliances politiques. Mais il va peut-être aussi devoir rassurer. Et notamment sur la question du respect de la Constitution et de l’alternance en 2016. Jeudi, le G7 s’est clairement positionné en défenseur de la loi fondamentale et a appelé d’autres membres de la majorité à les rejoindre.
Aujourd’hui, la majorité présidentielle compte bien relativiser la crise et rassurer. Entre autres avec une conférence de presse. Il y a bien « divorce », affirme Lambert Mendé, l’un des membres du bureau politique de cette majorité, mais « avec sept partis sur 100, il n’y a pas de crise majeure ». Il assure que l’action menée par les frondeurs « est un coup d’épée dans l’eau ». « Ils accusent la majorité d’avoir l’intention de violer la Constitution mais il n’y a pas de telle intention », insiste Lambert Mendé qui est aussi porte-parole du gouvernement. Au contraire, selon celui, la coalition au pouvoir n’a de leçon de démocratie à recevoir de personne. Et pas non plus du Burkina Faso.