Dans son rapport de plus de cinq cents pages, la Commission de la réconciliation nationale et des réformes relève un « lourd passif de crimes divers ». Selon la Commission, 145 cas de crimes de sang ont été répertoriés de 1960 à nos jours au Burkina Faso. Ce sont des assassinats politiques, des personnes tuées pendant des coups d'Etat ou suite à des enlèvements ou à des actes de torture.
« Il y a des cas où c’était des disparitions. Mais après ça a été confirmé qu’il s’agissait de décès. Il y a également bien sûr des crimes qui eux sont dus également à la violence en politique. Et nous avons eu la surprise de voir qu’il y avait des crimes de sang intérieur au collège de sages, mais les intéressés ont trouvé que les circonstances n’étaient pas favorables pour qu’ils parlent », précise Mgr Paul Ouedraogo, président de la Commission de réconciliation nationale.
Afin de faire la lumière sur tous ces crimes et d'aller vers la réconciliation, la Commission recommande la mise en place d'un pool de juges d'instruction, comme l’explique Ra-Sablga Seydou Ouedraogo, membre de la commission : « On propose de créer un pool de juges d’instruction chargés d’instruire le passif des crimes de sang, de doter le pool d’instructions de moyens d’investigations suffisantes, de constituer en concertation avec le barreau un pool d’avocats pour assister d’office les victimes ».
La Commission de la réconciliation nationale et des réformes propose également la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle, ce corps d'élite de l'armée, pilier du régime Compaoré, aujourd'hui contesté. Elle recommande le redéploiement de ses éléments à des missions autres que celles d'assurer la sécurité du président du Faso.