Kolofata, petite ville du département du Mayo-Sawa située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec le Nigeria, a été ces douze derniers mois à plusieurs reprises martyrisée par Boko Haram.
La première attaque a eu lieu le 27 juillet 2014. Ce jour-là, les islamistes de Boko Haram ont mené dans la ville l’une des incursions les plus audacieuses qu’ils aient jamais perpétrée en territoire camerounais. Des hommes armés avaient pris d’assaut les résidences de personnalités de la localité, dont celle du vice-Premier ministre, en charge des relations avec les assemblées, Amadou Ali.
Plusieurs occupants avaient été tués et l’épouse du vice-Premier ministre enlevée avec une quinzaine d’autres personnes. L’attaque avait à l’époque été qualifiée par le gouvernement d’«agression brutale et d’une violence inqualifiable». Quinze personnes avaient été tuées.
Le 13 janvier 2015, Boko Haram s’invitait à nouveau dans la ville mais l’attaque, massive, a été cette fois repoussée par les forces de défense camerounaises. Le gouvernement avait ensuite annoncé dans un communiqué que les forces armées avaient tué 143 islamistes pendant les combats et saisi un important arsenal de guerre.
En mars, l'armée camerounaise déclarait avoir déjoué une nouvelle attaque de l'organisation jihadiste en attaquant ses positions en territoire nigérian. Depuis quelques mois la ville connaissait une relative accalmie grâce à la présence renforcée de l’armée camerounaise jusqu'à ce nouvel attentat dimanche matin.
→ à (re)lire : le reportage de notre envoyé spécial à Kolofata
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