Objectif officiel de ce voyage : montrer les avancées dans ce que le gouvernement qualifie de « dialogue interne », c'est-à-dire l'entrée d'Agathon Rwasa et de cinq de ses partisans dans les institutions burundaises.
Au lendemain de la réélection contestée de Pierre Nkrurunziza, beaucoup s'attendaient au retour au Burundi de la médiation ougandaise pour relancer un dialogue toujours réclamé par l'EAC, la communauté d'Afrique de l'Est, et la communauté internationale. Mais Bujumbura a pris tout le monde de court en envoyant Pascal Nyabenda et Agathon Rwasa dans les pays de l'EAC, à l'exception du Rwanda, avec qui les rapports sont difficiles.
Message des deux émissaires : l'entrée d'Agathon Rwasa et ses partisans dans le gouvernement montre que le dialogue entre le pouvoir et opposition a bien eu lieu. Cette tournée vise ainsi à faire entériner ce que le pouvoir présente comme une normalisation de la situation. Un message apparemment bien reçu par le président kényan : « Le président et le vice-président de l'Assemblée m'ont informé que le président Nkurunziza et l'opposition ont accepté de travailler ensemble dans l'intérêt de leur pays. Je leur ai dit qu'ils peuvent compter sur le soutien du Kenya », écrit Uhuru Kenyatta sur Twitter.
Autre objectif de la tournée : solliciter un nouveau sommet spécial de la communauté d'Afrique de l'Est pour donner un nouvel élan à la réconciliation, ont affirmé les deux émissaires à la presse kényane. Mais Bujumbura souhaite aussi que les chefs d'Etat de la région se penchent sur les tentatives de déstabilisation en provenance « d'un pays voisin, membre de la communauté est-africaine ». Sous-entendu le Rwanda.