« Je vais vous raconter l'autre facette du récit », a promis l'avocat principal de Bosco Ntaganda à l'ouverture de l'audience de jeudi 3 septembre. Et de fait, c'est bien le contre-portrait d'un « Terminator » que la défense a livré à la cour. Celui d'un militaire professionnel, expérimenté, discipliné, formé auprès des meilleurs experts du monde. Un militaire intègre, en somme, incapable de s'en prendre volontairement à des civils.
« La preuve démontrera qu’il n’y avait pas de plan criminel au sein de l’UPC. La politique de l’UPC était une politique de réconciliation, de justice pour tous. L’UPC et, par extension, sa branche armée, le FPLC, n’ont pas été impliqués dans une attaque systématique et étendue contre la population civile », a défendu Me Stéphane Bourgon.
Selon lui, Bosco Ntaganda n'était qu'un militaire, pas un politicien. « En tant qu'officier, j'ai toujours combattu contre les hommes en uniforme, mais ne me suis jamais attaqué aux civils par contre, je les ai protégés », a déclaré Bosco Ntaganda à la Cour pénale internationale.
Accusé par la procureure d'avoir « profité des tensions ethniques » en Ituri pour s'attirer « richesse et pouvoir », Bosco Ntaganda réfute. Au contraire, si l'UPC a cherché à prendre le contrôle de l'Ituri, c'est selon lui pour y rétablir la sécurité, « la recherche de la paix », et « protéger les Ituriens, sans discrimination ni ethnique, ni régionale », a-t-il assuré, accusant au passage les autorités congolaises d'être à l'origine du conflit.
Bosco Ntaganda se présente également comme l'un de ceux qui ont arrêté le génocide rwandais. « Au moment où mon procès commence, je voudrais que vous fassiez la part des choses, messieurs les juges, entre un rebelle révolutionnaire et un criminel que je ne suis pas », a-t-il insisté. Le procès doit reprendre le 15 septembre prochain, avec l'audition du premier témoin présenté par l'accusation.