C'est jeudi 27 août à 21h que le président Salva Kiir a ordonné par décret l'application du cessez-le-feu, 48 heures avant la limite stipulée dans l'accord de paix. Le général des forces armées de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), Paul Malong Awan, a été chargé de sa mise en application.
Les ordres : déposer les armes, mais maintenir les positions et rester vigilant. Les troupes gouvernementales sont autorisées à répondre en cas d'attaque de la part des rebelles. Le porte-parole du président a indiqué qu'ils attendaient de Riek Machar qu'il fasse de même avec ses troupes, tout en exprimant des doutes sur la capacité de son opposant à rassembler les différents groupes rebelles.
Réserves
Plusieurs chefs rebelles ont récemment fait défection, laissant planer le doute sur leur volonté de respecter le cessez-le-feu. Riek Machar a de son côté mis en doute la sincérité de Salva Kiir, et n'a pas encore donné de consigne à son camp. Côté gouvernement, Salva Kiir conteste toujours 16 points de l'accord de paix. Il a remis une liste de ces réserves à la médiation.
Sur le terrain, la situation semble s'être calmée ce soir. Dans les Etats d'Unité et du Haut-Nil, qui étaient encore le théâtre de violences jeudi, aucun affrontement n'a été officiellement signalé. La ville de Bentiou, où les rebelles et les troupes gouvernementales s'affrontent fréquemment, passait une première soirée de paix.
Mais le plus difficile restera l'application de l'accord sur le terrain : en 20 mois de guerre civile, pas moins de sept cessez-le-feu ont été prononcés entre les deux camps. Ils ont tous été violés dans les heures ou les jours qui ont suivi. Ce samedi 29 août à la mi-journée déjà, armée et rebelles s'accusent mutuellement d'être à l'origine de combats dans le nord-est du pays.