Pour les avocats de la défense, il est impossible de condamner des citoyens pour avoir exercé leur liberté de manifester, garantie par la Constitution. D’autant plus, que selon eux, la mairie et les autorités avaient été informées, par courrier, de la tenue de cette manifestation. Un rassemblement pacifique pour demander la libération de deux amis militants détenus à Kinshasa, ont rappelé les avocats de la défense .
Mais ces arguments n’ont pas convaincu le procureur. Selon lui, la défense a échoué a prouver que la Lucha avait bien averti les autorités de la ville. La lettre que les militants disent avoir déposé est dépourvue d’accusé de réception. Et la secrétaire du maire, qui aurait pu confirmer ou non la version de la défense, ne s'est finalement pas présentée à la barre.
Mais pour la défense le procès est avant tout politique, les militants de la Lucha étant bien connus à Goma pour leurs actions non-violentes. Et aucun élément ne prouve l’incitation de la population au soulèvement contre le régime. Reste que le ministère public a requis la peine maximale : trois ans de prison ferme, pour incitation à la désobéissance. Le juge a jusqu’au 11 septembre pour trancher.
Pendant ce temps à Kinshasa, les deux jeunes Fred Bauma et Yves Makwambala sont toujours détenus à la prison centrale depuis plus de 5 mois, après avoir participé à une rencontre avec des militants burkinabè et sénégalais des mouvements du Balai citoyen et Y'en a marre. Leur procès n’a toujours pas commencé. Le juge doit d’abord examiner une demande d’annulation des procès verbaux déposée par la défense. L’audience est prévue vendredi prochain.