La mesure a été accueillie avec prudence au sein de l’opinion. Malgré les 30 % de réduction, annoncés par le ministre de l’Economie, bon nombre de Congolais estiment que le voyage en avion demeure un luxe.
« D’abord, c’est un moyen de transport auquel tout Congolais normal devrait pouvoir accéder. Or, c’est un luxe chez nous. On nous paie moins, c’est difficile de voyager. Comment un billet peut-il coûter plus cher que mon salaire ? Ce n‘est pas normal », s’indigne une Congolaise.
De son côté, Kalonji, enseignant et, en même temps, fonctionnaire dans l’administration publique, est du même avis.
« La première question qu’on se pose, c’est de savoir combien coûtait le billet avant. Il se réduit par rapport à quelle dimension ? Le billet est toujours au-dessus du salaire d’un directeur de la fonction publique », a-t-il dit. Et, faisant directement allusion au rabattement de 30 %, il ajoute : « Moi, je suis fonctionnaire. On a réduit ce billet qui est au-dessus de mon salaire, dix fois. Je ne trouve pas qu’il y a une réduction », s’est-il insurgé.
Faute de société de consommateur, au vrai sens du terme, la population a toujours eu des difficultés pour faire entendre sa voix face à ce qu’elle a toujours considéré comme « une supercherie des transporteurs aériens » faute de concurrence sérieuse sur les réseaux nationaux.