A Oubari, dans le sud du pays, Toubous et Touaregs se combattent depuis l'automne dernier. A Baida, sur la côte-est du pays et siège de l'Assemblée constituante, les deux ethnies minoritaires libyennes se dressent côte à côte contre les représentants arabes.
D'un commun accord, les quatre élus, deux Toubous et deux Touaregs, ont décidé de ne plus siéger à la constituante. Leur revendication commune est la même depuis la première session l'Assemblée en avril 2014 : une reconnaissance écrite noire sur blanc de la leur langue et de leur culture dans la future Constitution.
Il s'agit de l'un des principaux points de discorde au sein de l'Assemblée. Les Libyens arabes sont divisés. Les élus de l'est du pays soutiennent globalement cette demande. Les représentants de l'ouest, davantage attaché à une centralisation du pays, se montrent plus réticents. L'élu Mohamed Tumi, originaire de Tripoli, n'y est pas forcément hostile mais demande un consensus sur la question. Or, pour les représentants toubous et touaregs, totalement solidaires sur le sujet, cette reconnaissance est un préalable non négociable.
Anticipant la mauvaise volonté des Arabes, les Amazighs, la troisième minorité du pays, avait carrément boycotté les élections de la constituante en février 2014.