La nouvelle loi adoptée par le Parlement mauritanien élargit la notion d'esclavage. Jusqu'à aujourd'hui, la loi en vigueur, datant de 2007, pénalisait l'esclavage sous une définition large : la privation de liberté et le travail sans salaire.
Le nouveau texte prend en compte dix autres formes d'esclavage. Parmi celles-ci, « le mariage forcé d'une femme esclave en échange d'une contrepartie » ou encore « la cession d'une esclave à un tiers » ou sa « transmission par succession à une autre personne ».
La nouvelle loi met en place des juridictions spécialisées pour juger les crimes d'esclavage et accorde également une assistance judiciaire ainsi qu'une procédure gratuite aux victimes.
Les peines contre les auteurs d'esclavage sont renforcées par ce nouveau texte. Elles passent à 20 ans de prison contre 5 à 10 ans jusqu'à maintenant. Désormais considéré comme un crime contre l'humanité, l'esclavage devient également imprescriptible en Mauritanie.
L'adoption de cette loi intervient alors que trois militants anti-esclavagistes seront jugés en appel jeudi prochain à Aleg. Au mois de janvier, ils avaient été condamnés pour appartenance à une organisation non reconnue. En Mauritanie, l'esclavage est officiellement aboli depuis 1981. Mais selon des ONG, la pratique perdure dans le pays.