Il s'agit du premier rassemblement autorisé depuis le début de la crise au Burundi. Le mouvement s'est organisé sur les réseaux sociaux, indique Thomas, un manifestant. « On s'était dit que chaque dimanche jusqu'à son enterrement, il pourrait y avoir un petit recueillement », explique-t-il. Le rendez-vous était fixé à 6h30 devant le bar du général, à Bujumbura, et le cortège s'est élancé vers 8h en direction du lieu où a été assassiné Adolphe Nshimirimana.
Les soutiens étaient vêtus tout en noir et portaient des bougies ainsi que des écriteaux en mémoire du général. D'après Thomas, ils étaient entre 1 000 et 1 500 dans le rassemblement de ce matin. « Il y avait de la douleur dans leur cœur, parce que le général Adolphe Nshimirimana était bien aimé par la population, surtout à Bujumbura, dans les environs de Kamengé », indique-t-il.
« La police a respecté la marche, c'est une bonne chose. Le problème c'est que ce droit au recueillement est accepté pour certains membres et à d'autres, souligne Jérémie Minani, le porte-parole du Mouvement Arusha, plateforme qui regroupe opposition et société civile contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Les victimes de la barbarie policière qui a entouré le mouvement de contestation du troisième mandat n'ont jamais eu droit au recueillement de leur famille. Ce que nous avons constaté c'est que les Imbonerakure présents avaient des pancartes disant : "Au revoir à notre chef, notre papa, notre patron." Alors qu’officiellement le général appartenait aux forces de défense et de sécurité. C’était quand même étrange qu’un général de l’armée était le "papa" d’une milice qui tue et terrorise le peuple burundais, sous proportions gardées. Ce général est aussi une victime de l’entêtement du régime de Bujumbura. Alors nous ne voulons plus de recueillement, nous voulons vivre en paix, nous ne voulons plus de morts. »