Thomas Gurtner, coordonnateur humanitaire et coordonnateur résident du système des Nations unies au Tchad, vient de passer plusieurs jours sur place. « Suite à des attaques sporadiques sur les îles du côté tchadien, il y a eu quand même plusieurs exactions qui ont été faites par des éléments qui se sont infiltrés du côté nigérian, raconte-t-il. Il y a eu des prises d’otages de la population civile, d’un groupe de 120 qui ont été pris. Il y a eu des vols de bétail, des villages brûlés... »
Le coordonnateur humanitaire évoque une soixantaine de morts en deux semaines dans la population civile. Une situation qui pousse selon lui les autorités tchadiennes à mettre en place un plan de relocalisation pour protéger la population civile. « On attend jusqu’à 20 000 personnes qui se retrouvent dans ce qui est probablement une des parties les plus pauvres du Tchad, et en plus face à une crise alimentaire assez aiguë. »
Thomas Gurtner rappelle que les Nations unies travaillent « très étroitement » avec les autorités tchadiennes. « Nous sommes en train d’essayer de mobiliser du matériel de secours d’urgence, notamment des bâches, des produits pour l’assainissement de l’eau, séparation des forages pour de l’eau propre, des abris en urgence pour pouvoir accueillir ces personnes », précise-t-il.
Reste un important problème de moyens, signale-t-il. « Les pressions sur le Tchad dues aux mouvements de population restent énormes et nous n’avons pas les moyens pour faire face à toutes les urgences avec lesquelles nous sommes confrontés. »