Le recrutement se passe presque toujours de la même manière. A l'occasion d'une attaque, des enfants sont kidnappés pour transporter un butin depuis leur village jusqu'à un camp FDLR. Une fois là-bas, ils sont forcés à rester.
Selon les récits recueillis par la Monusco depuis 2009, un tiers de ces enfants soldats ont moins de 15 ans le jour de l'enrôlement, l'immense majorité est de nationalité congolaise et seulement 16 % sont considérés comme des combattants.
La plupart sont en fait utilisés comme porteurs, cuisiniers, gardes du corps ou bien pour récolter les taxes imposées par les rebelles dans les zones qu'ils contrôlent. Travail forcé, manque de nourriture et violences sexuelles sont monnaie courante. La Monusco parle de conditions de vie « extrêmes ».
A la faveur de l'offensive lancée par l'armée congolaise contre les rebelles en février dernier, près de 600 d'entre eux ont réussi à s'échapper, trompant la vigilance de leurs bourreaux. Mais on ignore combien ils sont au total. La plupart des enfants libérés ces derniers mois avaient été enrôlés courant 2014, preuve qu'à cette période-là, les FDLR continuaient bien à recruter, en dépit du programme de reddition volontaire initié par le gouvernement et les Nations unies.