L'association de défense des droits de l'homme demande que la Cour pénale internationale commence également une enquête sur les violences éventuelles commises par le camp présidentiel, conformément à ses engagements. « La CPI dit depuis le début qu’elle va mener des enquêtes sur le camp opposé, c'est-à-dire le camp Ouattara, explique Géraldine Mattioli-Zeltner, experte en justice internationale à Human Rights Watch. Mais on n’a toujours rien vu venir et en fait on s’est rendu compte, en faisant nos enquêtes en Côte d’Ivoire, que cette approche limitée à un camp avait finalement fait beaucoup de tort à la crédibilité, à la légitimité de la CPI en Côte d’Ivoire ».
Une réputation entachée
« On s’est rendu compte qu’environ 46 % seulement de la population ou des personnes qui avaient été sondées, avaient une image positive de la CPI. Le reste pense que c’est une institution biaisée, partiale et qui n’a pas tenu compte du fait que certains ont été brutalisés aussi par les forces qui étaient loyales au président Ouattara.
Faire des procès à La Haye qui soient des procès techniquement bien faits, ce n’est pas ça l’objectif. L’objectif c’est vraiment de mener des enquêtes et de faire des procès qui aient du sens pour les victimes ! Et de faire en sorte que la justice soit vue et considérée comme étant justice faite en Côte d’ivoire où les crimes sont commis. C’est ça qui permettra au pays d’aller de l’avant ».