Samedi, la délégation du Parlement de Tripoli est revenue d’Alger en héros. C'est du moins le message qu'ils ont voulu faire passer. A la télévision, Saleh Makhzoum, vice-président de l'Assemblée, a assuré que le représentant de l'ONU en Libye allait revoir sa copie sur l'accord de paix. Cependant, le son de cloche est tout autre du côté de l'instance internationale. Bernardino Leon admet que des idées ont été échangées mais que les discussions à venir se baseront toujours sur l'accord de Skhirat, du 10 juillet.
Les deux parties forcent le jeu pour obtenir gain de cause, car le temps ne joue pas en leur faveur. Menacé par l'expansion de l'organisation Etat islamique à l'est, la puissante ville de Misrata, principal soutien militaire de Tripoli, demande qu'un accord soit trouvé rapidement. Il y a trois semaines, Bernardino Leon se félicitait d'avoir obtenu un accord de paix qui, dans les faits, n'a été signé que par un parti.
Pour qu'il entre en vigueur, le texte doit être ratifié par les deux chambres rivales. L'étape suivante sera la proposition de noms pour former le gouvernement national. Mais pour le moment, le Parlement de Tripoli refuse de signer l’accord, car il se considère lésé sur le plan législatif face à son rival de l'Assemblée de Tobrouk.