La garde à vue de Maixent Acombressi n'aura duré que quelques heures, pour une question de procédure : l'ambassade du Gabon a pu prouver, documents à l'appui, qu'il était en mission et donc protégé.
De source officielle gabonaise, le diplomate se trouvait en France à la demande d'Ali Bongo qui était en vacances dans l'Hexagone. Le président étant rentré au pays le 31 juillet, Maixent Acrombessi devait lui prendre l'avion ce lundi 3 août pour Libreville.
Il avait été interpellé à l'aéroport de Roissy alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour Libreville. L'affaire sur laquelle il a été entendu par la police judiciaire française débute en 2007 lorsque Tracfin, la cellule du ministère français des Finances chargée de la lutte contre la corruption, émet un signalement sur un contrat de marché public passé en 2006 entre l'Etat du Gabon et une société française, Track. L'entreprise basée en région parisienne est spécialisée dans la fabrication des uniformes militaires. Le contrat porte sur plus de 7 millions d'euros.
Mais c'est surtout un autre virement que Tracfin juge « problématique ». Un virement de 300 000 euros versés, cette fois, par la société Track à une autre entreprise basée au Gabon et ouverte au nom d'un proche de Maixent Accrombessi. S'agit-il d'un pot de vin ? D'une rétrocommission ? Une enquête préliminaire est ouverte en France. Elle est confiée à la police judiciaire, et plus précisément à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). C'est là, à l'OCLCIFF, à Nanterre, que le directeur de cabinet d'Ali Bongo a été conduit et gardé à vue, avant d'être finalement relâché.