Pour attirer la foule d’électeurs et les convaincre de voter pour eux, les candidats misent plus souvent sur des concerts gratuits, des distributions de riz, de tee-shirts et de cadeaux en tout genre, que sur un réel programme. Une situation que déplore Jean Victor Nirina Rasolonjatovo, secrétaire exécutif national de la Commission électorale nationale indépendante, qui a organisé des débats dans plusieurs grandes villes du pays, mercredi, pour palier ce déficit de débats d'idées.
« Ce n’était pas seulement cette année que la propagande était menée de telle façon, regrette Jean Victor Nirina Rasolonjatovo. On voudrait rehausser un peu les débats entre les candidats. On a donc organisé [un] face-à-face [mercredi, ndlr] au niveau des grandes villes de Madagascar. »
Nécessité d'une loi sur le financement des campagnes électorales
Mais, selon Faraniaina Ramarosaona, consultante en gouvernance, il n'y a pas eu assez de concret dans les programmes et idées avancés au cours de cette campagne pour les municipales. « Ce serait si bien que ces candidats proposent des choses réalistes. C’est toujours les promesses électorales, et sans savoir le financement avec lequel ils feront ça, pointe la consultante. Il y a quand même des candidats qui sortent du lot, mais c’est tellement rare par rapport à la masse critique des candidats qui misent sur l’infantilisation, sur les cadeaux, tout cela... » Pour elle, le fond du problème vient des grosses sommes d’argent qui sont déployées pour ces campagnes. Elle regrette que les lois sur le financement des élections et des partis politiques ne soient pas adoptées pour clarifier la situation, et limiter les abus.