« Un compromis impartial », voilà comment le négociateur de l'Igad, Seyoum Mesfin qualifie cette proposition. Cet accord reprend la plupart des propositions du précédent, rejeté par les deux camps le 6 mars dernier. L’échec des négociations était en partie dû à l'incapacité des deux parties de s’accorder sur le partage du pouvoir.
Cette fois-ci, les chances de réussite des négociations résident dans l'ajustement des postes gouvernementaux accordés aux deux camps, notamment avec la création d'un poste de premier vice-président. Cette fonction serait occupée par un représentant de l'opposition. Le chef des rebelles, Riek Machar, serait donc éligible à ce poste. Salva Kiir serait maintenu à la présidence et son vice-président actuel garderait également son poste.
Un partage des postes ministériels
L'Igad propose aussi la mise en place d'un pourcentage prédéfini concernant les postes ministériels. Le gouvernement de transition serait composé, notamment, de 53 % de ministres du gouvernement actuel et de 33 % de ministres venant des rangs de l'opposition. Dans les Etats-clés du conflit, au Jonglei, au Nil Supérieur et en Unité, ce ratio serait inversé. Cette modification pourrait satisfaire Riek Machar. Le chef rebelle exigeait en mars dernier que le partage du pouvoir se fasse du sommet de l'Etat jusqu'au niveau local.
Autre nouveauté, la création d'un tribunal indépendant, en collaboration avec l'Union Africaine et l'ONU. Cette cour serait compétente pour juger les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis dans le pays.
Les négociateurs sud-soudanais des deux camps sont attendus vendredi prochain à Addis-Abeba pour prendre connaissance de ce texte, avant une reprise des pourparlers le 5 août.