Des viols collectifs de femmes ou de filles. Certaines jetées ensuite dans leurs maisons en flammes. Le rapport relève pas moins de neuf incidents de ce genre. Mais aussi des enlèvements et des tortures, comme faire serrer dans les mains de cette femme un charbon ardent pour lui faire dire où se trouvaient les rebelles et le bétail....
Ce que racontent les personnes interrogées est particulièrement atroce. Le rapport évoque une « brutalité nouvelle ». Pour le rédiger, les enquêteurs des Nations unies, empêchés de se rendre sur les lieux des crimes, se sont basés sur plus d'une centaine de récits de victimes ou de témoins de l'Etat de l'Unité dans le nord du pays.
L'ONU accuse clairement l'armée sud soudanaise et ses auxiliaires qui ont lancé une vaste offensive dans cette zone en avril dernier. Contacté par RFI, le porte-parole de l'armée Philip Aguer affirme qu'une enquête a été ordonnée. « Si ce rapport s’avère exact, ceux qui ont commis ces actes seront amenés devant un tribunal parce que ce sont des crimes répréhensibles au terme des règles d’engagement », assure-t-il.
« L'ampleur et le niveau de cruauté qui caractérisent ces informations suggère une animosité qui dépasse les clivages ethniques » décrit le document. Dans ce conflit, le camp rebelle est lui aussi régulièrement accusé d'exactions.
Il y a deux semaines l'UNICEF avait déjà publié un rapport accablant, accusant les belligérants de massacres d'enfants, des viols, d'émasculations et, déjà, des enfants brulés vifs.